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Témoignages des membres du comité

Myriam Coté

Myriam Coté est une étudiante de première génération originaire de la région de Bellechasse, sur la rive sud de Québec, où elle a terminé son diplôme d’études secondaires dans un établissement d’enseignement aux adultes, convaincue qu’elle ne serait pas acceptée au collégial. Il faut croire qu’on a bien voulu d’elle pourtant, et sans trop savoir à quoi s’attendre elle est arrivée à l’enseignement supérieur en même temps qu’elle arrivait en ville, avec pour seules convictions celles d’aimer lire et de vouloir écrire.


Quelque douze années plus tard, Myriam est candidate à la maîtrise en études littéraires à l’Université Laval et titulaire d’un baccalauréat en philosophie complété dans la même université. Elle est aussi autrice, même si elle hésite encore à le dire. On peut lire ses textes de création les plus récents dans les revues Paupière, Grands Espaces, Saturne et Nyx, et ses travaux de recherche dans les revues Ithaque et Chiasmi international, de même que dans l’ouvrage collectif Habiter le monde au féminin, où elle cosigne un chapitre sur l’autoréférentialité féminine. Dans le cadre de son mémoire de maîtrise, Myriam travaille l’écriture féminine et le raconter traumatique à partir d’une perspective autothéorique, s’intéressant à la manière dont se transmet, de mères patriarcales en filles, la passivité langagière et l’empêchement discursif – une recherche que finance le CRSH et qu’a financé, dans une mouture antérieure, le FRQSC.

William Pépin

Après trois années sur le marché du travail en tant que développeur web et graphiste, William Pépin a décidé d’assumer son amour pour la littérature et de surmonter ses appréhensions vis-à-vis du monde académique en s’inscrivant au baccalauréat en études et pratiques littéraires. Il est le premier membre de sa famille à fréquenter l’université et à y obtenir un diplôme. Son parcours au baccalauréat a été marqué par une anxiété de performance sévère et la visée sournoise d’atteindre l’excellence à tout prix. Avec la co-organisation du CEPG, William souhaite se libérer du cycle de violence institutionnel pour transformer son angoisse d’étudiant de première génération en une énergie féconde et potentiellement aidante pour ses collègues dans la même situation que lui.

Frédérique Dupuis

Frédérique Dupuis est étudiante de première génération ce qui a été — est toujours — le plus grand carburant de son syndrome d’imposteur. Elle a longtemps été convaincue qu’elle ne possédait pas le capital culturel nécessaire pour poursuivre un parcours en lettres. Sa passion pour ce domaine ne date pourtant pas d’hier. Alors qu’elle ne faisait qu’entamer ses études secondaires, elle demande à rencontrer le conseiller d’orientation de son école pour lui demander comment on fait pour devenir éditrice. Ne sachant pas trop quoi répondre, il lui fait remplir un questionnaire. Le résultat : il lui conseille — fière de son coup et peut-être d’avoir esquivé la question — de devenir bûcheronne, après tout, elle a indiqué avoir un intérêt pour la nature. Les inscriptions aux études collégiales arrivées, elle décide plutôt de suivre son cœur et de s’inscrire en lettres. Frédérique poursuit son parcours au baccalauréat en études littéraires à l’Université Laval sans toutefois réussir à chasser ses insécurités. Après l’obtention de son diplôme, elle s’est effacée du milieu qui la passionne pendant trois ans, persuadée qu’elle n’avait rien à apporter à son domaine d’études.

 

Ne pouvant plus nier son désir de renouer avec le monde littéraire, Frédérique s’est inscrite à la maîtrise en recherche dans le cadre duquel elle travaille sur la reconstruction identitaire de la narratrice dans le récit de filiation maternelle de Virginie DeChamplain et de Catherine Mavrikakis. Son premier article vient tout juste de paraître dans le quatrième numéro de la revue FEMLU. Elle est nouvellement membre du comité éditorial de la revue littéraire de l’Université Laval Chameaux ainsi que de ce comité qui lui tient à cœur — le CEPG. Tout le monde à sa place dans la culture, il suffit d’être authentique et de se faire confiance.  

Ève Nadeau

Originaire de la petite municipalité d’Adstock, Ève Nadeau est étudiante à la maîtrise en études littéraires. Elle aime croire que c’est nul autre que c’est son analyse de Maria Chapdelaine, en secondaire cinq, qui a fait germer son amour de la littérature. Depuis, bien qu’elle ne s’intéresse plus au roman du terroir, elle poursuit des études dans ce domaine, du Cégep de Sainte-Foy à l’Université Laval, par passion et non par obligation. Dans le cadre de son mémoire de type recherche-création, elle s’intéresse aux récits non fictionnels écrits au prisme d’une œuvre cinématographique. La partie créative lui est bien chère, puisqu’elle prend la forme d’un récit biographique portant sur sa mère. Dans ce texte, en tant qu’étudiante de première génération, Ève restitue la vie de cette femme, en espérant prouver que la pauvreté culturelle et économique ne rend pas une existence moins digne d’être racontée.

 

Autrefois, sur le plan académique et professionnel, le syndrome de l’imposteur en lien avec son milieu d’origine et les grandes bourses du gouvernement non obtenues la démoralisaient. Malgré cela, elle a éventuellement réussi à se démarquer comme autrice en faisant paraître quelques textes littéraires en revue, dans Le Pied, Le Crachoir de Flaubert, nyx, Le Sabord, Moebius et Saturne, en plus d’avoir collaboré au journal Impact Campus. Dans les trois dernières années, elle est également devenue animatrice radio, auxiliaire de recherche, avide de colloques, réviseuse enthousiaste et, tout récemment, codirectrice d’un projet de livre d’artiste. L’une des réussites dont Ève est le plus fière, dernièrement, est de faire partie du CEPG, accompagnée de collègues et ami.es qu’elle chérit.

Audrey Girard

Audrey Girard étudie présentement à la maîtrise en études littéraires. En 2022, elle a obtenu un diplôme de bac en études et pratiques littéraires. Déjà, il lui semblait que cette étape, le diplôme universitaire de premier cycle, était un pari remporté sur le milieu d’origine, une gageure de gars soûl prise à la fermeture des bars. Du plus loin qu’elle se souvienne, les livres ont fait partie intégrante de sa vie. C’est à se demander pourquoi elle a attendu à 28 ans pour retourner sur les bancs d’école afin d’essayer de réaliser son rêve de petite fille : devenir écrivaine. Parfois, elle se demande si ce n’est qu’une lubie puérile qui la mènera tout droit vers la faillite et l’opprobre, puis elle se ravise. Elle a sa place. Et même si elle n’a peut-être aucun talent, elle a sa place. Elle répète ce mantra. Il le faut, car la honte et le doute ne sont jamais bien loin. Aujourd’hui, elle a envie de renverser cette honte, pas seulement pour elle, mais pour celles et ceux qui se retrouvent si loin de leur milieu d’origine lorsqu’ielles osent lever la main en classe et s’accorder une place.

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